L’influence de la précarité de l’habitat sur la santé humaine. Cas de deux quartiers anarchiques à Tlemcen (NW Algérie)


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Résumé

La prolifération de l’habitat précaire est un facteur de la dégradation du cadre de vie (atmosphère viciée à l’intérieur et à l’extérieur de l’habitat; prolifération des déchets solides ; réseaux d’alimentation en eau potable et d'assainissement inexistants ou inadaptés,…etc.), avec de multiples répercussions sur la santé publique.

Notre travail porte sur deux quartiers anarchiques de la commune de Tlemcen qui connaissent un développement impressionnant depuis les années 1980 : KOUDIA et OUALI MUSTAPHA. Les objectifs principaux sont de décrire l’environnement du point de vue de son impact sur la santé, d'étudier la relation entre la qualité de l’habitat et la santé des populations et de déterminer des zones et/ou des populations à risques. Nous avons pour cela procédé à l’établissement d’une enquête auprès d'un échantillon de ménages habitant ces deux quartiers précaires.

Les données récoltées sur le terrain sont en majorité de nature qualitative ce qui justifie notre choix d'une analyse multivariée, en l'occurrence une analyse factorielle des correspondances (AFC) qui porte sur 300 ménages (150 pour chaque quartier) et 134 indicateurs. Il en ressort globalement deux catégories de populations différentes qui se distinguent par leur âge et leur instruction : Une population de jeunes adultes, suffisamment instruits, généralement fonctionnaires ou commerçants, locataires dans l’habitat illicite précaire ; Une catégorie de grandes familles, immigrées, sans travail, avec peu d’instruction, et souvent se considérant propriétaire de l’habitat illicite.

Ce sont les antécédents sanitaires qui ne ressort pas de l’AFC car l’impact sur la santé dans ces quartiers ne sont déterminé ni par le niveau d’instruction parental ni par l'âge mais par la qualité précaire de l’habitat et par le type de quartier. Partant du principe que « prévenir vaut mieux que guérir », l’État est obligé de diminuer la prolifération des quartiers anarchiques en facilitant l’accession à l’habitat licite.

Il serait pertinent de se pencher de façon plus pointue sur les états morbides et sur la mortalité infantile, de façon à aboutir à une spatialisation plus fine des populations à risque.
La situation économique et sanitaire des populations au niveau des quartiers anarchiques précaires a de sérieux risques de détérioration de la qualité de vie. Il s’agit avant tout d’offrir à la population un cadre de vie sain.
Aussi à travers cette étude nous mettons bien en évidence l’hétérogénéité de la population qui vit dans ces quartiers, ce qui s’explique par un déficit en logements sociaux seuls accessibles aux citoyens à revenu moyen (fonctionnaires, enseignants, petits commerçants etc.).

Les conséquences néfastes : Marginalisation de la population ; Urbanisation non contrôlée ; Offre de soins inadéquats ; Régularisation des quartiers anarchiques.

Recommandations : Stopper le processus de constructions illicites dans les quartiers illicites ; Aménager des voies praticables ; Contrôler la qualité de l’eau ; Adapter le système de collecte des déchets domestiques ; Contrôler les fosses septiques et autres ; Améliorer l’offre de soins ; Pour Koudia, instaurer une station d’épuration des eaux en amont du quartier (en projet).

Mots clés : Insalubrité - quartiers précaires – maladie à transmission hydrique – maladies infectieuses - santé publique.

BOUROUAHA Mohamed
1ère Post Graduation Ecologie Animale. Université de Tlemcen. Département de biologie

YADI B & ZERHOUNI D
Enseignantes charger de cours. Université de Tlemcen. Département de biologie.

 

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